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licenciement pour inaptitude

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Visiteur

Le 23-11-2022 à 11:29

Bonjour,
j ai ete reconnu en MP en 2015 suite a une operation du dos L5 S1 .suite a cette operation agravation. Demande du medecin du travail en invalidite categorie 1, acceptee en 2018, puis compliquation demande du medecin du travail en invalidite categorie 2, acceptee en 2020, puis agravation . arret de travail pour le dos pas reconnu par medecin conseil car pour lui il s agissait d arthrose (arthrose qui pour moi est tout de meme due a mon operation) de plus apres cette visite j ai passe Scanner, irm et radios ou  dans le cpt rendu on y fait toujours mention de L5.avec un commun accord avec M du travail et moi meme licenciement pour inaptitude.lors de l entretien du licenciement je ne mentionne pas La MP car le medecin du travail me la deconseille pretextant le fait que si elle m etait suite a sa maladie professionnelle comme me l avais condseille la ss je n aurais plus droit a ma rente d invalidite .apres renseignement il n en est rien . j ai donc envoye une lettre a mon ancien employeur afin que l on puisse reviser ma prime mais le medecin du travail a contredit en disant qu elle me m etait inapte pour invalidite cat 2 et non pour maladie professionnelle vu que lors du dernier arret la ss n avait pas validite la rechute de la MP .j ai ete licencie en juin 2022 . sachant que je suis reconnu depuis 2014 en MP que mon employeur etait evidemment au courant que j ai e"u un suivi renforce deuis par MT que la ss m avait confirme au moment du licenciement qu il fallait que le medecin du travail devait remplir un formulaire et presiser que l inaptitude etait suite a une MP et qu elle ne l a pas fait .Puis je encore faire reconnaitre ma MP si oui comment? 
cordialement  

 


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  • Moderateur

    Le 23-11-2022 à 12:58

      + 1000 messages


    Bonjour,

    Tout d'abord le médecin du travail (volontairement ou pas ?) a un peu tout mélangé, car d'un côté l'inaptitude relève du code du travail, de l'autre côté l'invalidité relève du code de la sécurité sociale.

    Un salarié peut ainsi être reconnu par sa CPAM en état d'invalidité, y compris avec une pension de catégorie 2, sans que cela ne le rende forcément inapte à tel ou tel poste de travail en entreprise. Et à l'inverse un salarié peut être déclaré inapte par le médecin du travail sans pour autant être en état d'invalidité.

    Bref, vous déclarer inapte selon le Code du travail au motif que vous avez été reconnu invalide selon le Code de la sécurité Sociale, cela n'a pas grand sens. Ce que le médecin du travail a cherché à faire en réalité c'est de rattacher votre inaptitude à la maladie (non professionnelle) à l'origine de votre invalidité, au lieu de rattacher votre inaptitude à la maladie professionnelle.

    Sans doute de connivence avec votre employeur, pour éviter que le licenciement n'entraîne l'indemnité spéciale qui est due en cas d'inaptitude d'origine professionnelle (double de l'indemnité légale de base).

    Le problème c'est que nous n'aviez qu'un court délai (15 jours) pour contester l'avis du médecin du travail en saisissant les prud'hommes en référé (procédure dite accélérée au fond).

    Je pense qu'à présent c'est plus compliqué car il faudrait intenter une action visant à prouver que votre employeur, ayant antérieurement connaissance de votre maladie professionnelle, et du fait que votre inaptitude pouvait au moins pour partie être liée à cette maladie professionnelle, aurait dû vous licencier selon la procédure / inaptitude professionnelle.

    Nous allons attendre l'avis d'autres intervenants, en sachant dans tous les cas que s'il y avait matière à entreprendre une action vous aurez certainement besoin de confier votre dossier à un avocat.

    cordialement
    zen maritime 
    Visiteur

    Le 24-11-2022 à 00:44

    Bonsoir,
    Je ne vois pas trop pourquoi le médecin du travail aurait été de "connivence" avec l'employeur pour une indemnité spéciale qui bien souvent grâce aux conventions collectives est de toute façon égale (voire inférieure) à l'indemnité conventionnelle.
    A mon avis, c'est plutôt lié à cet arrêt de travail pour le dos qui n'a pas été reconnu par le médecin conseil de la CPAM car pour lui il s agissait d'arthrose (décision qui malheureusement et vraisemblablement n'a pas non plus fait l'objet d'un recours par Pas 22). Le dernier arrêt maladie n'étant plus considéré comme d'origine professionnelle, le médecin du travail a continué sur la même voie.
    Je ne vois pas comment une action contre l'employeur pourrait aboutir. Il va nécessairement objecter que c'est le médecin du travail qui a déterminé que cette inaptitude n'était pas d'origine professionnelle. Il va évidemment rappeler que le salarié avait 15 jours pour contester la décision du médecin du travail et qu'il n'a rien fait. Et il va également mettre en avant qu'en raison du secret médical, il lui était impossible de savoir si la pathologie à l'origine de cette inaptitude était liée ou pas à sa maladie professionnelle. 
    Moderateur

    Le 24-11-2022 à 07:06

    Bonjour,

    Vous ne voyez pas en quoi le médecin du travail se serait possiblement concerté avec l'employeur pour éviter que l'inaptitude ne soit rapportée à une cause professionnelle ?

    1/ Le medecin du travail a déconseillé que soit évoquée la maladie professionnelle dans le cadre de l'inaptitude (je cite) : "pretextant le fait que si elle m etait suite a sa maladie professionnelle comme me l avais condseille la ss je n aurais plus droit a ma rente d invalidite "

    = de toute évidence un prétexte fallacieux, on peut avoir d'une part une maladie professionnelle et d'autre part un état reconnu d'invalidité pour cause non professionnelle, la pension d'invalidité n'était pas compromise

    2/ Le médecin du travail peut porter observation dans l'avis d'inaptitude, l'article L.4624-4 du Code du travail ne l'oblige pas a trancher sur le caractère professionnel ou non, le Code du travail dit simplement que le médecin du travail éclaire son avis par des conclusions écrites, assorties d'indications relatives au reclassement du travailleur.

    Il aurait donc pu laisser le bénéfice du doute, s'agissant d'une inaptitude consécutive à des lésions lombaires pour lesquelles il y avait eu reconnaissance d'une maladie professionnelle, il pouvait éclairer son avis en mentionnant éventuellement que l'inaptitude, ne serait-ce que pour partie, avait possiblement lien avec la maladie professionnelle antérieurement reconnue

    Au lieu de cela il a opté pour ne pas l'énoncer, écartant ainsi catégoriquement cette possibilité

    3/ Implications : pas d'ITI pendant le mois qui suit l'avis d'inaptitude, pas d'indemnité de licenciement spécifique d'inaptitude professionnelle qui aurait doublé le montant de l'indemnité d'inaptitude non professionnelle, et pas d'indemnité pour le préavis non exécuté

    ce qui, vous en conviendrez je pense, arrange plutôt l'employeur et dessert plutôt le salarié

    4/ Quant à votre dernier point, au sujet de l'employeur, "il lui était impossible de savoir si la pathologie à l'origine de cette inaptitude était liée ou pas à sa maladie professionnelle"

    vous semblez ignorer la jurisprudence qui a décidé que, dès lors qu'un employeur a eu connaissance avant de licencier un salarié que celui-ci a une maladie professionnelle ou même simplement a déposé demande de reconnaissance d'une maladie professionnelle [et quand bien même la Sécurité Sociale n'aurait pas encore statué à ce sujet] l'employeur est tenu de procéder au licenciement selon les modalités prévues en cas d'inaptitude professionnelle.

    cordialement
    zen maritime 

       
    Visiteur

    Le 26-11-2022 à 16:45

    Bonjour,
    Non, je ne vois pas pourquoi un médecin du travail se serait concerté avec un employeur pour nuire à un salarié.
    Ensuite, un salarié peut avoir une maladie professionnelle qui n'entraîne pas pour autant son inaptitude à son poste.
    La jurisprudence impose également au salarié d'apporter la preuve que cette inaptitude résulte au moins en partie de sa maladie professionnelle (Cass, soc., 6 oct. 2010, n° 09-40365).

    L'employeur n'est pas médecin, s'il a un doute sur l'origine de cette inaptitude, il a le droit de faire appel à un expert et en l'occurence c'est le médecin du travail.

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  • Moderateur

    Le 26-11-2022 à 10:44

      + 1000 messages


    Bonjour,

    En reprenant posément l'histoire que vous avez exposée, pas22, cela soulève pas mal d'interrogations,

    -> au départ un problème vertébral en L5-S1, qui a nécessité une intervention chirurgicale, et qui a été reconnu en tant que maladie professionnelle (MP)

    je ne suis bien sûr pas devin mais je peux raisonnablement faire l'hypothèse que cela a été reconnu au titre de la pathologie n°98 du tableau des MP (?) la plus fréquente étant la sciatique par hernie discale (L4-L5 ou L5-S1) avec atteinte de la racine du nerf sciatique à l'étage vertébral qui est touché, et ce en rapport avec la manutention manuelle de charges lourdes (vous corrigerez si ce n'est pas cela)

    -> pourquoi à partir de là, lors de la survenue ensuite d'une aggravation, le médecin du travail est-il intervenu pour inciter à demander à la CPAM la reconnaissance d'une invalidité (maladie non professionnelle) plutôt que d'une incapacité (maladie professionnelle) ?

    à ma connaissance, chez un travailleur auquel on a reconnu une discopathie L5-S1 en lien avec la biomécanique vertébrale sous contrainte (port de charges lourdes), il est impossible de prétendre que la constatation d'une arthrose vertébrale en L5 n'aurait strictement aucun rapport et serait, de façon dissociée, uniquement liée à une dégénérescence par vieillissement naturel

    c'est nier le fait que la sollicitation sous le travail à l'effort intense d'un disque intervertébral est en soi un facteur d'usure "non naturelle" et ainsi de discarthrose

    mais apparemment le médecin du travail aurait oeuvré pour que l'évolution pathologique ne passe pas en rechute / aggravation de la MP avec un taux d'incapacité, mais passe en invalidité de cat.1 à cat.2 (voir dans le premier message de pas.22)

    -> les conséquences pour un salarié sont loin d'être négligeables :

    - lorsque le médecin du travail prononce ensuite l'avis d'inaptitude il l'a motivé par l'état d'invalidité, excluant ainsi ne serait-ce qu'un possible lien, et ne serait-ce que partiellement avec la MP, ce qui mène à dispenser l'employeur d'indemnité de licenciement spécifique / MP et d'indemniser la période de préavis non exécuté

    - sans compter les implications ultérieures en termes de retraite selon qu'il s'agit d'invalidité (non professionnelle) ou d'incapacité (professionnelle)

    cordialement
    zen maritime
    Moderateur

    Le 28-11-2022 à 09:02

    @ à Refus 23 

    Quand vous dites : "Je suis désolé mais je trouve choquant qu'on puisse dénigrer ainsi ce médecin du travail "

    On voit que vous n'êtes pas sur le terrain et n'avez pas eu l'occasion de rencontrer des salariés reconnus "aptes avec des restrictions sur le port de charge de + de 10 kgs "

    si ce même salarié peut techniquement porter une charge de 9 kgs , cette restriction devient un enfer pour lui s'il doit porter x fois la même charge dans la journée avec un employeur qui ne veut pas voir la souffrance du salarié et ne manque pas de lui faire comprendre qu'il est devenu un boulet pour l'entreprise et qu'il ferait mieux de démissionner 

    ou bien tel autre salarié plombier chez un petit artisan  qui a la veille de ses 62 ans est reconnu apte après un accident de travail qui lui a endommagé le genou qu'il peut a peine plier et qui est pourtant reconnu apte avec des restrictions  
    La décision révoltante du medecin du travail trouve une explication : le paiement d'une indemnité de licenciement doublée après 40 ans de service auprès de ce petit artisan coulerait la boite.

    Un Medecin ne peut pas être totalement impartial lorsque qu'il dépend financièrement d'un groupement d'employeurs qu'il rencontre régulièrement 
    Moderateur

    Le 28-11-2022 à 09:48

    J'ajoute Milou que la loi de 2016 (n°2016-1088) et décret de 2017 ont changé la procédure de contestation d'un avis du médecin du travail, en déchargeant de cette compétence l'inspection du travail pour en saisir les prud'hommes, et dans un délai particulièrement court puisqu'il n'y a que quinze jours pour cela.

    Le seul moyen d'obtenir depuis lors l'instruction du dossier par le médecin-inspecteur du travail, et encore de façon non obligatoire et avec latitude pour celui-ci de refuser, est d'en passer par les prud'hommes en référé (procédure dite accélérée au fond)

    Le malheureux salarié qui ne réalise pas tout de suite l'intérêt et la légitimité qu'il aurait à enclencher cette procédure, tant pis pour lui, il a passé son tour.

    cordialement
    zen maritime 
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