Lorsque vous décidez de sanctionner le comportement fautif de votre salarié, vous devez respecter les limites et interdictions posées par le législateur. Effectivement, les pouvoirs de l'employeur ne sont pas illimités lorsqu'il est question de procédure disciplinaire.
Ainsi, certaines sanctions sont interdites, sous peine de nullité.
Les amendes et autres sanctions pécuniaires :
Vous ne pouvez pas réduire le salaire, supprimer une prime ou un avantage en nature, en réponse à un comportement fautif du salarié (1). Ainsi, il vous est par exemple interdit de :
- prévoir une augmentation de l'ensemble du personnel, à l'exception des salariés ayant eu un comportement reprochable (2) ;
- prévoir que les commissions d'un commercial seront diminuées si les ventes qu'il a réalisées sont annulées (3) ;
- retenir une partie du salaire du salarié dont il est reproché de ne pas faire le travail demandé (4) ;
- infliger une amende au salarié.
Le non-respect de ces règles est sanctionné pénalement d'une amende maximale de 3.750 euros (5).
Attention : il ne faut pas confondre la notion de sanction pécuniaire avec les conséquences d'une sanction telle que la rétrogradation ou la mise à pied disciplinaire, qui ont un impact sur la rémunération.
En effet, s'il est interdit de sanctionner le salarié par la voie d'une amende (1), il est possible de le rétrograder, ce qui peut entraîner une baisse de rémunération si le poste est différent ou la qualification moindre. Il est également possible de le mettre à pied à titre disciplinaire, décision qui s'accompagne d'une retenue sur salaire (6).
Les sanctions apparaissant comme discriminatoires :
Le Code du travail prévoit qu'aucun salarié ne peut être sanctionné en raison (7) :
- de son origine ;
- de son sexe ;
- de ses mœurs ;
- de son orientation sexuelle ;
- de son identité de genre :
- de son âge ;
- de sa situation de famille ou de sa grossesse ;
- de ses caractéristiques génétiques ;
- de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur ;
- de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une prétendue race ;
- de ses opinions politiques ;
- de ses activités syndicales ou mutualistes ;
- de son exercice d'un mandat électif ;
- de ses convictions religieuses ;
- de son apparence physique ;
- de son nom de famille ;
- de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire ;
- de son état de santé ;
- de sa perte d'autonomie ou de son handicap ;
- de sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français ;
- de sa qualité de lanceur d'alerte, de facilitateur ou de personne en lien avec un lanceur d'alerte.
À noter : le fait de sanctionner un salarié ayant subi ou refusé de subir des agissements de harcèlement moral ou sexuel ou ayant témoigné d'agissements de harcèlement moral ou sexuel, constitue également une sanction discriminatoire (8).
Si vous ne respectez pas ce principe, la sanction prononcée dans ces conditions sera nulle de plein droit (9), et vous expose à une peine de 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende (10) ;
Les sanctions en raison de faits relevant de la vie personnelle du salarié :
Il n'est pas possible de sanctionner un salarié en raison de faits tirés de sa vie personnelle (11).
Les sanctions appliquées à des faits ayant déjà donné lieu à des sanctions :
En application du principe d'interdiction de la double sanction, vous ne pouvez pas sanctionner un salarié deux fois pour une même faute (12).
Dans ce cas, la seconde sanction est susceptible d'être annulée. Si la sanction est un licenciement pour faute, il pourra être jugé comme étant dépourvu de cause réelle et sérieuse (13).
Bon à savoir : une nouvelle sanction est possible seulement dans le cas où l'employeur démontre que le comportement fautif du salarié a persisté (14).
Ce que pensent nos clients :
David S.
le 01/09/2023
Conforme à mes attentes...
Roland G.
le 19/09/2017
Les documents sont de qualité au niveau du fond.
Jean jacques V.
le 14/05/2016
Les documents me paraissent intéressant à lire, mais je n'ai pas eu à m'en servir peut'être une autre fois. merci
BELKACEM K.
le 24/12/2015
Claire et bien pédagogique.
Philippe G.
le 01/12/2014
Les documents téléchargés sont explicatifs et complets qui facilite la procédure de sanction.toutes fois pour les sociétés de -20 salariés il manque certaines explications
ODILE M.
le 26/11/2014
Document clair