Oui : les troubles musculo-squelettiques (TMS) causés par le travail peuvent se voir reconnus comme maladie professionnelle. Selon la définition de l’Assurance maladie, il s’agit des affections touchant les articulations, les muscles et les tendons (1). Plus précisément, ils concernent généralement (par ordre les plus touchées) :
- les épaules ;
- les mains, poignets et doigts ;
- les coudes ;
- le bas du dos ;
- les genoux.
Exemple : le tableau n°57 des maladies professionnelles (fixant la présomption du caractère professionnel d’une maladie) prévoit des affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail (sur les épaules, les coudes, les poignets, etc.), dont on peut citer certaines tendinites ou encore le syndrome du canal carpien (2).
Toujours selon l’Assurance maladie (1), les TMS représenteraient, chaque année, environ 87 % des maladies professionnelles entraînant un arrêt de travail ou une réparation financière et auraient augmenté ces dernières décennies.
Dans sa publication, elle liste d’ailleurs les facteurs favorisant ces TMS :
- les gestes effectués les bras au–dessus des épaules ;
- les mouvements de torsion du poignet, du tronc ;
- la flexion et l'extension du coude ;
- la répétition fréquente du même geste qui fait appel aux mêmes groupes de muscles et d'articulations ;
- le travail statique ;
- le port de lourdes charges ;
- les vibrations et chocs mécaniques (conduite, utilisation de machines et d’outils) ;
- etc.
En conséquence, plusieurs secteurs et postes de travail sont potentiellement concernés par ces troubles.
Voici quelques pistes à établir pour prévenir les risques de TMS :
- adapter des postes de travail ;
- aménager l’organisation du travail ;
- limiter la sédentarité des salariés ;
- se renseigner sur les évolutions techniques pour équiper les salariés (exemple : les exosquelettes pour la manutention) ;
- former tous les acteurs de l’entreprise aux bons gestes et aux bonnes postures ;
- sensibiliser les acteurs de l’entreprise aux TMS ;
- etc.
Comme le souligne l’INRS (l’Institut national de recherche et de sécurité) les TMS ont également un impact sur l’entreprise : ils augmentent l’absentéisme, les besoins de renouvellement du personnel, et donc, peuvent désorganiser, voire limiter les performances et la productivité (3).
Bon à savoir : depuis le 18 mars 2024, le Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle (FIPU) octroie des subventions visant à préserver la santé des salariés les plus exposés à des facteurs de risques ergonomiques. Il permet aux entreprises d’obtenir des subventions pour lutter contre les risques ergonomiques (financements d’équipements, aménagements de poste de travail, etc.). Les demandes sont à réaliser auprès des services de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) (4).
Rapport complet et bien expliqué. En tant que CSE et DS, je ne regrette pas mon abonnement