Zoom sur les secteurs et les métiers qui offraient du travail en 2024 !
Focus sur la dynamique des embauches en 2024
En 2024, les entreprises avaient prévu de recruter plus de 2,7 millions de salariés, soit un volume de recrutement un peu inférieur à 2023 (- 8,5%) puisque les entreprises prévoyaient alors de recruter plus de 3 millions de salariés.
61% des projets de recrutement envisagés par les entreprises étaient des emplois durables, c'est-à-dire, des CDI et des CDD de plus de 6 mois (contre 72% en 2023, soit 11 points de moins) (1).
28 % des établissements envisageaient d'embaucher contre 31 % en 2023.
Enquête Pôle emploi, Besoin en Main d'Oeuvre 2023, avril 2024
Ce sont principalement les entreprises de petites tailles qui portaient cette dynamique. En effet, 7 projets d'embauche sur 10 concernaient des entreprises de moins de 50 salariés.
Quels sont les secteurs qui recrutaient le plus en 2024 ? Sur quels métiers les entreprises embauchaient-elles le plus ?
Pour 2024, les services concentraient 63 % des projets de recrutement. Ce qui représentait une hausse infime par rapport à 2023 (+ 1 %).
Les prévisions de recrutements en 2024 étaient, en revanche, en hausse dans le secteur des activités financières et d'assurance (+ 6,4 % par rapport à 2023).
Ce qui marque une différence avec 2023, puisque cette année là, les recrutements étaient en hausse dans des secteurs bien différents tels que le commerce et la réparation automobile (+10%), l'hébergement et la restauration (+8,3%), ou encore les services aux particuliers (+1,5%).
Dans une enquête "besoin en main-d'oeuvre (BMO)" d'avril 2024, Pôle emploi a par ailleurs dressé la liste des 10 métiers qui recrutaient le plus en 2024, à savoir :
- serveurs de cafés, de restaurants ;
- viticulteurs, arboriculteurs salariés, cueilleurs ;
- aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration ;
- agriculteurs ;
- agents d'entretien de locaux ;
- aides à domicile et auxiliaires de vie ;
- cuisiniers ;
- professionnels de l'animation socioculturelle ;
- employés de libre-service ;
- aides-soignants.
Le nombre d'offres d'emplois pour ces métiers était élevé mais, paradoxalement, les entreprises peinaient à recruter des candidats.
Depuis plusieurs années, on observe que certains secteurs d'activité, voire des métiers, connaissent des difficultés d'embauche.
L'enquête BMO de France Travail mettait en avant que 57,4 % des recrutements étaient jugés difficiles en 2024 par les entreprises. Et ces difficultés sont élevées quelle que soit la taille de l'établissement qui recrute.
Toutefois, on note ainsi une légèrement amélioration quant aux difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises, par rapport à 2023 puisqu'elles étaient alors de 61 %.
D'ailleurs, les difficultés de recrutement en 2024 diminuaient particulièrement dans le secteur du textile, habillement, cuire (- 9,7 %), les industries extractives, énergie, gestion des déchets (- 9,2 %) et le secteur du commerce de détail (-7,2 %).
Quels sont les métiers en tension en France, avec un fort besoin de main d'oeuvre (BMO) ? (aide à domicile, employés de banque...)
Parmi les métiers qui recrutent, certains sont dits en tension, c'est-à-dire, que les difficultés de recrutement sont importantes et qu'il est davantage compliqué de trouver des candidats.
France Travail a ainsi identifié 10 métiers (avec forte intention d'embauche), pour lesquels le taux de difficulté est élevé :
- couvreurs, couvreurs zingueurs qualifiés ;
- pharmaciens ;
- aides à domicile et auxiliaires de vie ;
- ouvriers en chaudronnerie et tôlerie ;
- carrossiers automobiles ;
- employés et techniciens commerciaux de la banque ;
- pharmaciens ;
- ouvriers qualifiés en conduite d'équipement d'usinage ;
- médecins ;
- ouvriers en chaudronnerie et tôlerie ;
- ouvriers en travaux de façade, d'étanchéité et d'isolation ;
- soudeurs.
D'ailleurs, depuis 2023, le taux de difficulté de recrutement a particulièrement augmenté pour les ouvriers en travaux de façade, d'étanchéité et d'isolation (+ 7%), les soudeurs (+6,6 %) et les carrossiers automobiles (+ 6,8 %).
Quelles sont les tendances 2025 en matière d'embauche ?
L'enquête BMO 2025 de France Travail est attendue pour le mois d'avril 2025. Elle permettra de connaître les projets de recrutement et les difficultés d'embauche des entreprises pour l'année 2025.
Néanmoins, selon le baromètre de la confiance des dirigeants d'ETI de janvier 2025, il semblerait que les intentions d'embauche repartent à la hausse en 2025 (+ 8 %), après un niveau historiquement bas de 5 % en décembre 2024 (2).
Pourquoi les employeurs ont-ils du mal à recruter ? Quelles sont les causes et les raisons qui expliquent ces difficultés ?
Une majorité d'employeurs imputent principalement les difficultés de recrutement qu'ils rencontrent, au nombre insuffisant de candidat (pour 85% d'entre eux), mais également au profil inadéquat des candidats lorsqu'il y en a. En effet, pour 76 % des employeurs, il existe un réel décalage entre leurs attentes et les compétences des candidats.
Le manque de moyens financiers et l'accès au lieu de travail sont aussi des facteurs invoqués par respectivement, 18 % et 17 % des recruteurs.
Mais parmi les autres causes invoquées par les entreprises pour expliquer leurs difficultés de recrutement, deux sont également largement invoquées par les candidats à l'embauche pour justifier qu'ils préfèrent se tourner vers d'autres métiers : les conditions de travail (36 %) et le déficit d'image (24 %).
Malheureusement pour elles, beaucoup d'entreprises qui recrutent sur des métiers dits "en tension", subissent les conséquences de la mauvaise image qu'ils renvoient.
Les conditions de travail sont en grande partie responsables des difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises sur ces postes là.
En effet, les postes qui peinent à trouver preneur, sont bien souvent des emplois qui impliquent un travail physique (port de charges lourdes, travail dans le bruit, mouvements répétitifs...).
Ils entraînent également des horaires atypiques, notamment un travail de nuit ou en horaires décalés, voire des horaires imprévisibles, rendant difficile pour ceux qui exercent ces métiers, de trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et le vie personnelle.
Les salaires peu attractifs proposés pour ces emplois expliquent aussi le manque d'engouement des candidats à l'embauche.
Ce constat n'est pas nouveau mais l'attention que portent les candidats à l'embauche sur ces questions, s'est principalement accentuée avec la crise sanitaire liée à la Covid-19. La prise de conscience des salariés sur l'amélioration de leurs conditions de travail a été forte durant la crise, puisque nombre d'entre eux ont, par choix ou par contrainte, changé de métier.
Comment pallier aux problèmes de recrutement en France ? Quelles solutions pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre ?
Proposer de meilleures conditions de travail, des avantages
Evidemment, pour attirer de nouveaux candidats à l'embauche, la solution la plus logique serait d'améliorer les conditions de travail des salariés au sein de l'entreprise.
Certaines entreprises ont déjà fait des efforts pour garder leur personnel en place et attirer de nouveaux candidats, notamment en augmentant les salaires ou en accordant des primes exceptionnelles, telles que la prime exceptionnelle pour le pouvoir d'achat (Pepa, ou prime Macron), rebaptisée récemment prime de partage de valeur (PPV).
D'autres ont choisi d'opter pour des avantages en nature ou encore des congés supplémentaires.
Mais le salaire ne fait pas tout !
D'autres leviers existent, notamment en matière d'aménagement et d'organisation du travail. On pense notamment au télétravail qui peut présenter de nombreux avantages. Ou encore la semaine de 4 jours, ou les horaires à la carte, laissant plus de souplesse et de flexibilité aux salariés pour trouver le juste équilibre entre leur carrière et leur vie privée. Mais beaucoup de postes en tension ne s'y prêtent pas.
Vous pouvez toujours venter les valeurs que véhicule votre entreprise et qu'elle souhaite transmettre, les salariés étant désormais attachés à l'image que renvoie leur entreprise mais, là encore, aucun miracle !
Embaucher légalement des travailleurs étrangers
Pour pallier à vos difficulter de recrutement, vous pouvoir avoir recours à l'embauche d'un travailleur étranger.
En effet, la Loi immigration 2024 permet l'admission exceptionnelle des travailleurs étrangers au séjour par le travail dans les métiers dits "en tension".
Elle donne effectivement la possibilité aux travailleurs étrangers en séjour irrégulier d'obtenir une régularisation exceptionnelle de leur situation, en raison de la pénurie de main-d'oeuvre et des difficultés de recrutement dans certains secteurs d'activité dit en "tension" (3).
Ce dispositif est prévu à titre expérimental jusqu'au 31 décembre 2026.
Miser sur la formation professionnelle continue pour palier les problématiques de recrutement
Lorsque la main d'oeuvre recherchée n'existe pas, qu'est-ce qui empêche les entreprises de la créer ?
A ce titre, la formation professionnelle s'avère être un levier incontournable pour résoudre vos difficultés de recrutement.
En effet, il peut être judicieux, pour une entreprise, de former ses nouveaux collaborateurs aux compétences techniques qu'elle attend de lui. C'est également un moyen de créer une forme d'engagement entre l'entreprise et une nouvelle recrue.
Il existe de nombreux dispositifs d'aides pour accompagner les entreprises qui souhaitent former de nouveaux collaborateurs. Restez à l'écoute, c'est un domaine qui évolue régulièrement.
Avoir recours à l'apprentissage
La conclusion d'un contrat d'apprentissage est également une solution pour pallier à vos difficultés de recrutement. Il présente plusieurs avantages :
- former vous-même votre futur collaborateur ;
- transmettre un savoir-faire ;
- préparer l'avenir de votre entreprise ;
- bénéficier d'aides financières à l'embauche d'un apprenti.
Avoir recours au temps de travail partagé et faire appel à un groupement d'employeurs
Vous rencontrez des difficultés pour embaucher ? Le travail à temps partagé peut être une autre solution pour pallier le manque de candidat.
La solution n'est pas nouvelle et existe même depuis longtemps, mais est bien trop peu connue des entreprises.
Le recours au travail à temps partagé permet de recruter un seul salarié pour plusieurs entreprises. Le temps de travail du salarié est ainsi mutualisé entre plusieurs entreprises.
Ce système donne aux entreprises la possibilité de bénéficier des services d'un salarié techniquement opérationnel, sans avoir à supporter les charges et contraintes que représente l'embauche d'un salarié permanent.
Le travail à temps partagé peut s'exercer via :
- une association de travail à temps partager ;
- un groupement d'employeurs : celui-ci regroupe plusieurs entreprises d'un même bassin d'emploi et met à disposition des entreprises adhérentes, un salarié qu'il a embauché ;
- une entreprise de travail à temps partagé (ETTP) : en devenant cliente d'une entreprise de travail à temps partagé (ETTP), cette dernière peut mettre un salarié à votre disposition, en fonction des besoins de votre entreprise.
Pour formaliser cette relation, un contrat de travail est signé entre le salarié et l'ETTP ou le groupement d'employeurs. L'ETTP ou le groupement d'employeurs est l'employeur unique du salarié. L'ETTP ou le groupement d'employeurs s'occupe de toutes les démarches administratives (rédaction du contrat, déclaration d'embauche...).
Le salarié est rémunéré par l'ETTP ou le groupement d'employeurs qui vous envoie ensuite la facture à régler pour la prestation du salarié.
Références :
(1) Enquête Pôle emploi, Besoin en Main d'Oeuvre 2024, avril 2024
(2) Enquête OpinionWay pour GrantThornton Challenges, 142ème édition - Résultats Janvier 2025
(3) Loi n°2024-42 du 26 janvier 2024 pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration
Il aurait été intéressant d'avoir des dossiers par sujet et des sous rubriques. Pas nécessairement de fractionner lpar exemple CSE définition, ise en place ,élection ,andat, ect dans un seul et même dossier à télécharger.