Qui décide de la reprise de travail du salarié ?
Le retour au travail d'un salarié après un long arrêt de travail nécessite une décision qui implique plusieurs acteurs. Il est essentiel d'adopter une approche concertée et de prendre en compte différents éléments pour assurer une décision éclairée et équilibrée.
Avant de décider de la date du retour au travail, le salarié peut faire une visite de pré-reprise complète avec la médecine du travail, cette visite est facultative et est soit à l'initiative du salarié, soit du médecin traitant ou encore du médecin du travail. Le salarié peut également consulter son médecin traitant pour une évaluation médicale. Cette visite va évaluer son état de santé, sa capacité à reprendre son activité professionnelle et permettre de formuler des recommandations adaptées.
La décision du retour au travail doit être prise de manière collaborative, en incluant l'employeur, le salarié et les parties concernées. Il est important de favoriser un dialogue ouvert et constructif pour discuter des attentes, des préoccupations et des éventuels ajustements nécessaires pour faciliter la réintégration.
Lors du processus de décision, il est également important de respecter les réglementations légales en vigueur, telles que les dispositions relatives aux aménagements de travail. De plus, il convient de prendre en compte les dispositions du règlement intérieur concernant les retours au travail après une longue absence.
La reprise du poste, des vérifications à réaliser
Vérifier l'arrêt de travail et l'absence de prolongation
Le salarié est tenu de reprendre son poste à la fin de son arrêt de travail. L'employeur ne peut que se fonder sur ce qui est indiqué sur l'arrêt de travail, le salarié n'a aucune obligation de lui communiquer son éventuel retour.
De plus, quand bien même il aurait apporté un certificat médical de guérison, la date de reprise restera la date de fin de l'arrêt.
L’état de santé du salarié peut nécessiter une prolongation de son avis d’arrêt de travail initial. Le salarié doit avertir l’employeur de cette prolongation et lui adresser le certificat médical qu'il a prescrit dans les mêmes conditions que l’arrêt initial (1). Le salarié sera censé revenir à la date figurant sur cette prolongation.
Gérer le refus du salarié de reprendre son poste
À l'issue de l'arrêt de travail, si le salarié ne reprend pas son poste, l'employeur peut considérer ce refus comme étant une absence injustifiée. En tant qu'employeur vous avez alors plusieurs choix :
- vous pouvez engager une procédure de licenciement pour absence injustifiée ;
- vous pouvez engager la procédure d'abandon de poste menant à une présomption de démission ;
- vous pouvez ne rien faire et ne pas sanctionner le salarié pour cette absence.
La longueur de l'absence injustifiée doit être proportionnée avec la sanction prononcée ou doit respecter le délai légal pour la présomption de démission.
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Avant la reprise de travail : préparer le retour en toute sérénité
Maintenir le lien : soutien et communication pendant l'arrêt de travail
Avant la reprise de travail d'un salarié après une longue absence, une communication efficace et une anticipation adéquate sont essentielles pour faciliter la transition. Voici quelques actions que vous pouvez prendre en compte :
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maintenir le contact pendant l'absence : il est possible de maintenir un lien régulier avec le salarié. Cependant, tout ceci est facultatif pour le salarié qui peut décider de ne pas répondre aux nouvelles de l'employeur ;
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informer le salarié des changements survenus pendant son absence : cela peut inclure des modifications de politique, de procédures, de personnel ou de projets en cours. En informant le salarié, vous l'aidez à se préparer mentalement et à éviter les surprises lors de son retour :
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impliquer le salarié dans l'organisation de son retour : par exemple, consultez-le sur ses préférences en matière d'horaires de travail, de tâches prioritaires ou de besoins particuliers. Cela favorise le sentiment d'appartenance du salarié et son attachement à l'entreprise.
Cette étape préliminaire est cruciale pour créer un environnement de travail positif et accueillant, à la fois pour le salarié et pour l'entreprise.
Visite médicale de reprise : peut-on reprendre le travail sans visite de reprise ?
Dans certains cas, vous avez l'obligation d'organiser une visite médical de reprise auprès de la médecine du travail (2). En dehors de ces cas, vous pouvez proposer ou non un bilan médical afin de vous assurer de l'état de santé du salarié.
Avant la reprise, vous pouvez planifier une visite médicale avec la médecine du travail pour évaluer la condition physique et mentale du salarié, identifier d'éventuelles limitations ou besoins spécifiques.
Il est possible que le médecin du travail ou son médecin traitant ait émis des recommandations pour adapter le poste de travail du salarié. Il vous sera possible de réorganiser l'espace de travail, fournir des équipements ergonomiques ou mettre en place des mesures d'accessibilité.
En prenant en compte son état de santé, il est aussi possible de réévaluer les attributions du salarié en fonction des changements survenus pendant son absence. Exemple : définir de nouveaux objectifs, et assurer une répartition des taches claire au sein de l'équipe.
Cette préparation permet aussi de remplir vos obligations en matière de santé et de sécurité au travail.
Accueil et intégration lors du retour au travail : favoriser une transition harmonieuse
Accueil chaleureux : un nouveau départ prometteur
Il est essentiel d'organiser un accueil attentif et encourageant pour créer une atmosphère positive dès le premier jour de reprise. Il est possible de mettre en place les mesures suivantes :
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mettez en place une réception chaleureuse et personnalisée pour le salarié de retour. Décorez son espace de travail avec des messages de bienvenue et préparez éventuellement un petit cadeau symbolique pour marquer son retour ;
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organisez une réunion d'équipe où les collègues peuvent exprimer leur soutien et partager leurs expériences positives vécues pendant l'arrêt de travail du collaborateur. Cela permettra de renforcer les liens et de faciliter la réintégration progressive ;
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assignez un mentor ou un collègue expérimenté pour soutenir et guider le salarié pendant sa réintégration. Cette personne pourra aider le salarié à se familiariser avec les changements survenus durant son absence et à retrouver ses repères au sein de l'équipe.
Ces mesures permettent de mettre le salarié dans de bonnes conditions pour le retour au poste et se sentir valorisé et soutenu par l'équipe et l'entreprise.
Bien évidement cela dépend beaucoup du profil du salarié, mais aussi de la raison de l'arrêt, certains pourraient se sentir étouffés et préféreraient un retour plus calme.
Formation et mise à jour : cultiver l'évolution professionnelle
Lorsque le collaborateur effectue son retour au poste après une période d'absence prolongée, il est primordial de prendre en compte ses besoins en matière de formation et de mise à jour. Dans cette optique, voici comment un accompagnement actif peut être mis en place :
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identifier les besoins de formation du collaborateur en organisant un rendez-vous dédié. Vous pourrez discuter avec le collaborateur de ses objectifs de développement professionnel. Cela vous permettra d'identifier les compétences à renforcer ou à actualiser pour garantir sa réussite dans son rôle actuel ;
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prévoir une période de formation ou de remise à niveau : si le collaborateur nécessite une période de formation ou de remise à niveau, veillez à prévoir un plan d'action clair et spécifique. Mettez en place des formations internes ou externes en fonction de ses besoins. Assurez-vous de lui fournir les ressources nécessaires pour qu'il puisse progresser efficacement ;
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assurer un suivi régulier pour soutenir le développement professionnel du collaborateur : vous pouvez maintenir des rendez-vous périodiques afin d'évaluer sa progression, de répondre à ses questions et de l'encourager dans son développement. En jouant un rôle actif dans son suivi, vous lui montrez votre soutien et votre engagement envers sa réussite.
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Après la reprise de travail : s'adapter et soutenir le collaborateur
Flexibilité et adaptation : pour une transition en douceur
Les Ressources Humaines jouent un rôle essentiel dans la gestion du retour d'un salarié après une période d'absence. Il est primordial d'offrir des mesures flexibles et adaptées pour faciliter la réintégration :
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aménager le temps de travail : selon les circonstances, il peut être nécessaire d'envisager des solutions telles que le temps partiel ou des horaires flexibles. Cela permettra d'ajuster la charge de travail et de favoriser une transition progressive ;
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proposer des solutions d'adaptation : si le collaborateur rencontre des difficultés liées à son poste précédent, il peut être envisagé un changement temporaire de poste ou un ajustement des responsabilités. Cette approche permettra au collaborateur de retrouver progressivement ses marques et de se réintégrer pleinement.
Communication continue et soutien : un accompagnement essentiel
Pendant cette période de reprise, maintenir une communication ouverte et régulière avec le salarié est primordial. Voici quelques actions à entreprendre :
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maintenir un contact régulier avec le salarié pour s'assurer de son bien-être, répondre à ses questions et recueillir ses éventuelles préoccupations. Des échanges fréquents permettent de créer un environnement de confiance propice à son épanouissement professionnel ;
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offrir un soutien psychologique : certaines situations de retour au travail peuvent générer du stress ou de l'anxiété chez le collaborateur. Dans le cadre des risques psychosociaux en entreprise, il est important de mettre en place un soutien psychologique adapté, tel que des séances de coaching individuel ou la mise en place d'un dispositif d'écoute.
En assurant flexibilité, communication continue et soutien, l'employeur favorise une réintégration réussie et contribue au bien-être et à l'épanouissement du collaborateur après son retour au travail.
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