Zoom sur les secteurs et les métiers qui offrent du travail en 2023 !
En 2023, les entreprises ont prévu de recruter plus de 3 millions de salariés, soit un volume de recrutement presque au même niveau qu'en 2022 72% seraient des embauches dans des emplois durables, c'est-à-dire, des CDI et des CDD de plus de 6 mois (1).
Près d'1 établissement sur 3 envisage de recruter en 2023 !
Enquête Pôle emploi, Besoin en Main d'Oeuvre 2023, avril 2023
Ce sont principalement les entreprises de petites tailles qui portent cette dynamique. En effet, 7 projets d'embauche sur 10 concernent des entreprises de moins de 50 salariés.
Quels sont les secteurs qui recrutent le plus en 2023 ? Sur quels métiers les entreprises embauchent-elles le plus ?
Les recrutements sont en hausse dans plusieurs secteurs d'activité, notamment le commerce et la réparation automobile (+10%), l'hébergement et la restauration (+8,3%), ou encore les services aux particuliers (+1,5%).
En 2022 déjà, les recrutements étaient en hausse dans la plupart des secteurs d'activité, notamment les services aux particuliers (+38%), le transport et l'entreposage (+31%), l'industrie (+24%) ou encore l'hébergement et la restauration (+23%). Suivaient l'industrie (+24%), la construction (+22%), le commerce (+16%).
Dans une enquête "besoin en main-d'oeuvre (BMO)" d'avril 2023, Pôle emploi a par ailleurs dressé la liste des 10 métiers qui recrutent le plus en 2023, notamment :
- serveurs de cafés, de restaurants ;
- viticulteurs, arboriculteurs salariés, cueilleurs ;
- aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine ;
- agents d'entretien de locaux (y compris les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM)) ;
- agriculteurs salariés, ouvriers agricoles ;
- aides à domicile et aides ménagères ;
- aides-soignants (médico-psychopsychologique (AMP), auxiliaire puériculture, assistants médicaux...) ;
- professionnels de l'animation socioculturelle (animateurs et directeurs) ;
- ouvriers non qualifiés de l'emballage et manutentionnaires ;
- cuisiniers.
Le nombre d'offres d'emplois pour ces métiers est élevé mais, paradoxalement, les entreprises peinent à recruter des candidats.
Depuis plusieurs années, on observe que certains secteurs d'activité, voire des métiers, connaissent des difficultés d'embauche.
La récente enquête de Pôle emploi met en avant que 61% des recrutements sont jugés difficiles en 2023 par les entreprises, contre 57,9% en 2022. Et ces difficultés sont élevées quelle que soit la taille de l'établissement qui recrute.
Quels sont les métiers en tension en France, avec un fort besoin de main d'oeuvre (BMO) ?
Parmi les métiers qui recrutent, certains sont dits en tension, c'est-à-dire, que les difficultés de recrutement sont importantes et qu'il est davantage compliqué de trouver des candidats.
Pôle emploi a ainsi identifié 10 métiers (avec forte intention d'embauche), pour lesquels le taux de difficulté est élevé :
- couvreurs, couvreurs zingueurs qualifiés ;
- pharmaciens ;
- aides à domicile et aides ménagères ;
- chaudronniers, tôliers, traceurs, serruriers, métalliers, forgerons qualifiés ;
- carrossiers automobiles ;
- techniciens médicaux et préparateurs ;
- plombiers, chauffagistes (ouvriers qualifiés) ;
- spécialistes de l'appareillage médical ;
- conducteurs de transport en commun sur route ;
- ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal.
D'ailleurs en l'espace de 5 ans, ce taux de difficulté a particulièrement augmenté pour les métiers d'infirmiers, cadres de santé et puéricultrices (précisément +41 points de pourcentage de 2018 et 2023), mais également pour le métier d'employés de libre-service (+32 points) et d'agents de services hospitaliers (+30 points).
Comment expliquer les difficultés de recrutement, pourquoi est-il difficile de recruter ? Quelles sont les raisons selon les recruteurs ?
Une majorité d'employeurs imputent principalement les difficultés de recrutement qu'ils rencontrent, au nombre insuffisant de candidat (pour 85% d'entre eux), mais également au profil inadéquat des candidats lorsqu'il y en a. En effet, pour 79% des employeurs, il existe un réel décalage entre leurs attentes et les compétences des candidats.
Les procédures internes/manques de moyens financiers et l'accès au lieu de travail sont aussi des facteurs invoqués par 16% des recruteurs.
Mais parmi les autres causes invoquées par les entreprises pour expliquer leurs difficultés de recrutement, deux sont également largement invoquées par les candidats à l'embauche pour justifier qu'ils préfèrent se tourner vers d'autres métiers : les conditions de travail (37%) et le déficit d'image (23%).
Malheureusement pour elles, beaucoup d'entreprises qui recrutent sur des métiers dits en tension, subissent les conséquences de la mauvaise image qu'ils renvoient.
Les conditions de travail sont en grande partie responsables des difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises sur ces postes là.
En effet, les postes qui peinent à trouver preneur, sont bien souvent des emplois qui impliquent un travail physique (port de charges lourdes, travail dans le bruit, mouvements répétitifs...).
Ils entraînent également des horaires atypiques, notamment un travail de nuit ou en horaires décalés, voire des horaires imprévisibles, rendant difficile pour ceux qui exercent ces métiers, de trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et le vie personnelle.
Les salaires peu attractifs proposés pour ces emplois expliquent aussi le manque d'engouement des candidats à l'embauche.
Ce constat n'est pas nouveau mais l'attention que portent les candidats à l'embauche sur ces questions, s'est principalement accentuée avec la crise sanitaire liée au Covid-19. La prise de conscience des salariés sur l'amélioration de leurs conditions de travail a été forte durant la crise, puisque nombre d'entre eux ont, par choix ou par contrainte, changé de métier.
On ne peut d'ailleurs pas évoquer les difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises, sans faire un parallèle avec un phénomène nouveau observé depuis maintenant plusieurs mois : la Grande démission !
Comment résoudre les problèmes de recrutement en France ? Quelles solutions pour faire face à la pénurie de main d'oeuvre ?
Proposer de meilleures conditions de travail, des avantages
Evidemment, pour attirer de nouveaux candidats à l'embauche, la solution la plus logique serait d'améliorer les conditions de travail des salariés au sein de l'entreprise.
Certaines entreprises ont déjà fait des efforts pour garder leur personnel en place et attirer de nouveaux candidats, notamment en augmentant les salaires ou en accordant des primes exceptionnelles, telles que la prime exceptionnelle pour le pouvoir d'achat (Pepa, ou prime Macron), rebaptisée récemment prime de partage de valeur (PPV).
D'autres ont choisi d'opter pour des avantages en nature ou encore des congés supplémentaires.
Mais le salaire ne fait pas tout !
D'autres leviers existent, notamment en matière d'aménagement et d'organisation du travail. On pense notamment au télétravail qui peut présenter de nombreux avantages. Ou encore la semaine de 4 jours, ou les horaires à la carte, laissant plus de souplesse et de flexibilité aux salariés pour trouver le juste équilibre entre leur carrière et leur vie privée. Mais beaucoup de postes en tension ne s'y prêtent pas.
Vous pouvez toujours venter les valeurs que véhicule votre entreprise et qu'elle souhaite transmettre, les salariés étant désormais attachés à l'image que renvoie leur entreprise mais, là encore, aucun miracle !
Miser sur la formation professionnelle pour palier les problématiques de recrutement
Lorsque la main d'oeuvre recherchée n'existe pas, qu'est-ce qui empêche les entreprises de la créer ?
A ce titre, la formation professionnelle s'avère être un levier incontournable pour résoudre vos difficultés de recrutement.
En effet, il peut être judicieux, pour une entreprise, de former ses nouveaux collaborateurs aux compétences techniques qu'elle attend de lui. C'est également un moyen de créer une forme d'engagement entre l'entreprise et une nouvelle recrue.
Il existe de nombreux dispositifs d'aides pour accompagner les entreprises qui souhaitent former de nouveaux collaborateurs. Restez à l'écoute, c'est un domaine qui évolue régulièrement.
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Avoir recours au temps de travail partagé et faire appel à un groupement d'employeurs
Vous rencontrez des difficultés pour embaucher ? Le travail à temps partagé peut être une autre solution pour pallier le manque de candidat.
La solution n'est pas nouvelle et existe même depuis longtemps, mais est bien trop peu connue des entreprises.
Le recours au travail à temps partagé permet de recruter un seul salarié pour plusieurs entreprises. Le temps de travail du salarié est ainsi mutualisé entre plusieurs entreprises.
Ce système donne aux entreprises la possibilité de bénéficier des services d'un salarié techniquement opérationnel, sans avoir à supporter les charges et contraintes que représente l'embauche d'un salarié permanent.
Le travail à temps partagé peut s'exercer via :
- une association de travail à temps partager ;
- un groupement d'employeurs : celui-ci regroupe plusieurs entreprises d'un même bassin d'emploi et met à disposition des entreprises adhérentes, un salarié qu'il a embauché ;
- une entreprise de travail à temps partagé (ETTP) : en devenant cliente d'une entreprise de travail à temps partagé (ETTP), cette dernière peut mettre un salarié à votre disposition, en fonction des besoins de votre entreprise.
Pour formaliser cette relation, un contrat de travail est signé entre le salarié et l'ETTP ou le groupement d'employeurs. L'ETTP ou le groupement d'employeurs est l'employeur unique du salarié. L'ETTP ou le groupement d'employeurs s'occupe de toutes les démarches administratives (rédaction du contrat, déclaration d'embauche...).
Le salarié est rémunéré par l'ETTP ou le groupement d'employeurs qui vous envoie ensuite la facture à régler pour la prestation du salarié.
Référence :
(1) Enquête Pôle emploi, Besoin en Main d'Oeuvre 2023, avril 2023
Dossier très complet et informatif