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Bon à savoir : semaine de l'épargne salariale du 24 au 298 mars 2025

Son objectif est d’informer de manière claire et pratique les salariés et les entreprises sur les dispositifs d’épargne salariale, au travers d’un site pédagogique. Ce site recense également les événements organisés par les partenaires de la manifestation.

Mise en place d'un dispositif de partage par les entreprises de 11 à 49 salariés

Le 22 novembre 2023, l'Assemblée nationale a définitivement voté le projet de loi qui transpose l'accord national interprofessionnel (ANI) sur le partage de la valeur en entreprise. La loi a été promulguée le 29 novembre 2023 (1) et publiée au Journal officiel. L'objectif est de pérenniser le partage de la valeur des entreprises avec les salariés.

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Qu'est-ce que l'épargne salariale ? Quels avantages ?

L’épargne salariale permet de valoriser et fidéliser les salariés. C'est un élément de motivation distinct du salaire.

En effet, les dispositifs d’épargne salariale permettent d'associer collectivement les salariés aux résultats et aux performances de l’entreprise dans laquelle ils travaillent.

L’intéressement et la participation permettent d’obtenir des avantages fiscaux intéressants pour vous mais également des avantages financiers. Effectivement, en cas de bénéfices de l’entreprise, vous pourrez être récompensé financièrement.

L’épargne salariale peut prendre la forme d’une participation, d’un intéressement ou de plans d’épargne salariale.

A ces dispositifs s'ajoutent désormais, la prime de partage de la valeur mais aussi les primes versées dans le cadre du plan de partage de la valorisation de l'entreprise (1).

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Epargne salariale : intéressement, participation, prime de partage de la valeur ou plan de partage de la valorisation ?

Intéressement 

L'intéressement est un régime facultatif permettant aux groupes d'entreprises ou aux entreprises de prévoir une prime au bénéfice de leurs salariés en fonction des résultats de l'entreprise ou du groupe. C'est une forme particulière de rémunération qui permet, en général, de motiver les salariés à faire au mieux.

Pour mettre en place l’intéressement dans l’entreprise, l’employeur doit négocier un accord appelé “accord d’intéressement”. La mise en place de l'accord d'intéressement peut s'effectuer au niveau du groupe d'entreprise (groupe constitué d'entreprises juridiquement indépendantes, mais entre lesquelles des liens financiers et économiques existent) (2).

L’accord d'intéressement doit obligatoirement mentionner certaines informations, notamment (3) :

  • les motifs et les raisons du choix de calcul qui a été fait ;
  • le champ d’application de l’accord ;
  • la formule de calcul et la définition des éléments retenus ;
  • les critères de répartition de l’intéressement ;
  • les dates de versements et les modalités d’information des salariés sur l’affectation par défaut de l’intéressement ;
  • etc.

La répartition de l'intéressement entre les salariés peut se faire de trois façons différentes (4) :

  • soit de manière uniforme ;
  • soit proportionnellement aux salaires ;
  • soit proportionnellement à la durée de présence au sein de l'entreprise au cours de l'exercice.

On entend par période de présence, les périodes de travail effectif ainsi que les périodes légalement assimilées telles que les congés maternité, d'adoption, les absences suite à un accident du travail ou maladie professionnelle, ainsi que les périodes de mise en quarantaine.

En principe, la prime est normalement imposable, sauf si les sommes sont placées sur un plan d'épargne d'entreprise pour un délai requis. Dans ce cas, elle sera exonérée d'impôt sur le revenu, dans la limite des trois quarts du plafond annuel de la sécurité sociale (5) soit 34.776 euros pour 2024 et 35.325 euros pour 2025.

Dans tous les cas, l'intéressement ne sera pas soumis à cotisations sociales (6).

Participation, est-ce obligatoire ?

La prime de participation est un dispositif obligatoire pour toutes les entreprises ou unité économique et sociale (UES), composées de plus de 50 salariés (7). Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent également la mettre en place de façon volontaire.

L'accord de participation peut prévoir une condition d'ancienneté, dont le délai maximum exigible est fixé à trois mois.

Tous les salariés de l'entreprise, au sens du droit du travail, peuvent bénéficier de la participation (8), peu importe qu'ils travaillent en France ou à l'étranger. Ce dispositif n'exclut donc pas les salariés expatriés.

Il s'agit de tous les titulaires d'un contrat de travail avec l'entreprise, toutes catégories de personnel confondues, peu importe la nature et la durée du contrat.

La participation doit être mise en place par un accord collectif, d'une durée minimale d'un an. Il doit contenir différentes informations obligatoires :

  • sa date de conclusion ainsi que de prise d'effet et sa durée ;

  • la formule servant de calcul de la réserve spéciale de participation ;

  • le plafond retenu pour le montant global de la réserve ;

  • la durée d'indisponibilité des droits des salariés.

La formule légale de calcul de la participation prend en compte le bénéfice net de l'exercice écoulé, les capitaux propres de l'entreprise, les salaires bruts et la valeur ajoutée (9).

Prime de partage de la valeur

La prime de partage de la valeur (PPV) permet aux entreprises de continuer de pouvoir verser à leurs salariés une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales.

La prime ne doit pas avoir vocation à se substituer :

  • à des augmentations salariales ;
  • ni à des primes prévues par un accord salarial, par le contrat de travail ou par les usages en vigueur dans l'entreprise ;
  • ni à aucun autre élément de rémunération.

À titre expérimental et pendant une durée de 5 ans, les entreprises d’au moins 11 salariés et de moins de 50 salariés non soumises à l’obligation de participation, doivent mettre en place un dispositif de partage de la valeur lorsqu’elles réalisent un bénéfice net fiscal positif au moins égal à 1 % du chiffre d’affaires pendant 3 années consécutives.
Au titre de l’exercice suivant, elles devront soit :

  • mettre en place un accord d’intéressement ou de participation ;
  • verser une prime de partage de la valeur (PPV) ;
  • verser un abondement sur un plan d’épargne salariale (PEE, PEI, Perco ou Pereco).

L’obligation de mettre en place un dispositif de partage de la valeur s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2025.

Plan de partage de la valorisation de l'entreprise (PPVE)

C'est un dispositif qui permet aux salariés de recevoir une prime lorsque la valeur de leur entreprise a augmenté sur 3 ans

Ce plan peut être mis en place dans toutes les entreprises pour une durée de 3 ans.

Le montant perçu par le salarié correspond à un montant de référence auquel on applique le taux de variation de l'entreprise, lorsque celui-ci est positif.

Le montant de référence est fixé pour chaque salarié en application de l'accord mettant en place le plan de partage de la valorisation de l'entreprise. Ce montant peut différer selon la rémunération du salarié, son niveau de classification ou la durée de travail prévue dans son contrat de travail.

Seuls les salariés ayant au moins 1 an d'ancienneté dans l'entreprise bénéficient de ce plan. Néanmoins, il est possible de prévoir dans l'accord le mettant en place, une durée d'ancienneté inférieure.

Cette prime ne peut pas dépasser les 3/4 du montant annuel de la Sécurité sociale. et bénéficie d'une exonération de l'impôt sur le revenu dans la limite de 5%. Cette exonération n'est attribuée que si l’accord est déposé par votre employeur sur la plateforme TéléAccord.

Au terme du PPVE (10) , l'employeur doit vous informer, sur une fiche distincte du bulletin de paie, les sommes versées en application du plan. Elle précise :

  • le montant de référence attribué à chaque salarié, ainsi que, le cas échéant, le critère de modulation appliqué ;
  • le montant de la prime attribuée à l’intéressé ;
  • la retenue au titre de la CSG-CRDS ;
  • la possibilité d'affectation de la somme sur le plan d’épargne (PEE ou PER) ;
  • le délai de demande d’affectation, à savoir 15 jours à compter de la réception de la fiche ;
  • le délai à partir duquel les droits nés de cet investissement sur un plan sont négociables ou exigibles et les cas dans lesquels ces droits peuvent être exceptionnellement liquidés ou transférés avant l'expiration de ce délai.

En annexe de cette fiche, une note doit rappeler les règles de calcul et de modulation du montant de référence prévues par le plan de partage de la valorisation de l’entreprise.

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La gestion des plans d'épargne salariale

La gestion de la participation et de l’intéressement et des autres primes peut prendre la forme d'un placement sur des comptes ouverts au nom des intéressés en application d'un plan d'épargne salariale. Les sommes distribuées peuvent être placées dans plans d’épargne salariale qui peuvent prendre la forme d’un Plan d’épargne entreprise (PEE) ou d’un Plan d’épargne retraite (PER).

Ces plans peuvent recevoir des versements volontaires des salariés et de l’entreprise. C’est ce qu’on appelle l’abondement.

Il existe également le compte épargne-temps (CET) qui est un dispositif d'aménagement du temps de travail. Il vous permet, si vous le désirez, d'accumuler des droits à congés rémunérés ou de bénéficier d'une rémunération, immédiate ou différée, en contrepartie des périodes de congés ou de repos acquises et non prises, ou des sommes affectées.

Plan d'épargne entreprise (PEE)

Le plan d'épargne entreprise (PEE) vous permet de vous constituer un portefeuille de valeurs mobilières avec l'aide de l'entreprise. Toutes les entreprises peuvent le mettre en place, peu important son effectif.

Dès la conclusion de son contrat de travail, le salarié doit être informé, via le livret d'épargne salariale, des dispositifs mis en place au sein de l'entreprise (11).

En outre, le règlement du Plan épargne d'entreprise (PEE) détermine les conditions dans lesquelles le personnel est informé de l'existence, du contenu et du fonctionnement de ce plan, notamment sur les choix de placement (nature des placements, niveau de rendement, etc.) (12).

C'est au salarié de définir volontairement le montant qu'il va verser, dans la limite du plafond légal qui correspond à 25% de sa rémunération annuelle brute.

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Plan d'épargne retraite (PER)

Le plan d’épargne retraite a été institué par la loi PACTE d’octobre 2019. Il a été prévu pour remplacer les autres plans d’épargne retraite comme les contrats Perp, Madelin pour les indépendants et PERCO (13).

Le PER peut prendre trois formes différentes (14) :

  • PER individuel : permet d’épargner à long terme. A l’âge de la retraite, vous pourrez obtenir un capital ou une rente. Il n’y a aucune condition liée à la situation professionnelle ou à l’âge, nécessaire pour pouvoir utiliser ce PER. Sur votre PER, vous pouvez choisir d’y verser tout l’argent que vous souhaitez ;
  • PER d’entreprise collectif : votre entreprise vous aide à obtenir un capital ou une rente à l’âge de la retraite, il est facultatif ;
  • PER d’entreprise obligatoire : ce PER correspond au PER d’entreprise collectif mais il est obligatoire pour les salariés concernés.

Par ailleurs, il est tout à fait possible de transférer un PER d’entreprise vers un PER individuel. Dans ce cas-là, vous pourrez aussi y mettre les sommes issues :

  • de l’intéressement ou de la participation ;
  • d’un CET et affectées à votre PER d’entreprise ;
  • des versements obligatoires effectués sur un PER d’entreprise obligatoire.
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Bon à savoir : 

Depuis le 1er octobre 2020, le PERCO ne peut plus être mis en place. La Loi PACTE a créé un nouveau dispositif de plan épargne retraite. En revanche, les sommes versées sur le PERCO sont toujours utilisables.

Quand débloquer son compte épargne salariale ? Quand est-elle versée ?

L’accord d’intéressement doit prévoir la date à laquelle le salarié doit percevoir l’intéressement, sachant qu’il ne peut être versé après le dernier jour du 5ème mois suivant la clôture de l’exercice. Lorsque l’exercice correspondant à l’année civile, il doit être versé au plus tard le 31 mai.

Lorsque vous percevez votre participation, vous pouvez décider :

  • soit le versement immédiat de tout ou partie de cette somme ;
  • soit opter pour son blocage.

Vous avez 15 jours après l'ouverture des droits à participation pour décider si vous souhaitez bloquer la somme ou la percevoir immédiatement. A défaut de choix, elles sont automatiquement bloquées, pour un délai de 5 ans suivant l'existence ou non d'un accord collectif (15).

Les sommes sont bloquées pendant 8 ans à défaut d'accord de participation, si le salarié n'en demande pas le versement immédiat dans les 15 jours suivant la notification de ses droits (16).

La participation est exonérée d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales, elle reste cependant soumise à la CSG et CRDS (17).

Pour autant, certains cas particuliers peuvent ouvrir droit au déblocage anticipé de ces sommes. Vous pouvez présenter cette demande chaque année à votre employeur. Dans ce cas, les sommes que vous recevez sont soumises à l'impôt (18).

Concernant les PER, en principe vous pouvez débloquer l’épargne au moment de l’arrivée de l’âge à la retraite, sauf si vous avez opté, au préalable, pour la rente viagère. Vous pouvez alors demander le versement de votre épargne, soit en capital, soit en rente, soit partiellement en capital et en rente (19).

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Références
(1) Loi n° 2023-1107 du 29 novembre 2023 portant transposition de l'accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l'entreprise
(2) Article L3344-1 du Code du travail
(3) Articles L3313-1 et L3313-2 du Code du travail
(4) Article L3314-5 du Code du travail
(5) Article L3315-2 du Code du travail
(6) Article L3312-4 du Code du travail
(7) Article L3322-2 du Code du travail
(8) Article L3322-1 du Code du travail
(9) Article L3324-1 du Code du travail
(10) Décret n° 2024-644 du 29 juin 2024 portant application des articles 9, 10, 12 et 18 de la loi n° 2023-1107 du 29 novembre 2023 portant transposition de l'accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l'entreprise
(11) Article L3341-6 du Code du travail
(12) Article L3332-7 du Code du travail
(13) Article L224-1 du Code monétaire et financier
(14) Article L224-2 du Code monétaire et financier
(15) Article R3313-12 du Code du travail
(16) Article R3324-21-1 du Code du travail
(17) Articles L3325-1 et L3325-2 du Code du travail
(18) Article R3324-22 du Code du travail
(19) Article L224-5 du Code monétaire et financier