C’est à cette question qu’a dû répondre la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) concernant 2 pharmacies allemandes (1).
Une pharmacie A commercialisait des médicaments (dont la vente est réservée aux pharmacies), sur la plate-forme en ligne “Amazon-Marketplace”. Lors de la commande en ligne de ces médicaments, les clients devaient saisir des informations, telles que leur nom, l’adresse de livraison et les éléments nécessaires à l’individualisation de ces médicaments.
Une pharmacie B a alors exercé un recours afin que la pharmacie A cesse, sous peine d’astreinte, de commercialiser, sur Amazon, des médicaments dont la vente est réservée aux pharmacies. Selon elle, il n’était pas garanti que le client puisse donner son consentement préalable au traitement de données concernant sa santé. Autrement dit, selon elle, la commercialisation sur Amazon de médicaments dont la vente est réservée aux pharmacies, était déloyale (non-respect du consentement imposé par le RGPD).
Selon la CJUE, le RGPD ne s’oppose pas à ce qu’un État (ici l’Allemagne) confère aux concurrents de l’auteur présumé d’une atteinte à la protection des données à caractère personnel la qualité pour agir contre celui-ci au moyen d’un recours devant les juridictions civiles, en raison de violations dudit règlement et sur le fondement de l’interdiction des pratiques commerciales déloyales.
Autrement dit, selon la CJUE, un tel recours pour concurrence déloyale est possible et conforme au RGPD.
Cette position semble alignée sur le droit français. Le juge français considère effectivement que la concurrence déloyale peut résulter de la position d’un concurrent qui s'affranchit “d'une réglementation, dont le respect a nécessairement un coût” et lui permet “de s'épargner une dépense en principe obligatoire” (2).
Bon à savoir : plus spécifiquement, certaines affaires soumises au juge français invoquent, notamment, le non-respect du RGPD en tant qu’élément de concurrence déloyale.
Exemple : une entreprise faisait valoir, à l’appui de son action, que son concurrent avait été “condamné par la CNIL [...] à une amende administrative de 500.000 euros pour avoir manqué à plusieurs obligations au titre du RGPD et de la loi Informatique et Libertés, et avoir envoyé des courriels de prospection sans le consentement des personnes en violation du Code des postes et des communications électroniques” (3).
Ce que pensent nos clients :
EVELYNE R.
le 28/11/2024
Ras
Miguel R.
le 19/07/2024
De très bon conseil
Francis M.
le 28/01/2020
Rapidité, document bien rédigé (rgpd)
PIERRE P.
le 24/01/2020
Rapidité