Il est fréquent de voir les commerces situés en bordure de la voirie publique, et notamment les débits de boissons étendre leur terrasse sur le trottoir. Cependant, cette possibilité n'est pas libre, et encadrée par un certain nombre de règles à suivre. Qu'en est-il ?
En premier lieu, il convient de relever que seuls certains types de commerce sont autorisés à utiliser le domaine public pour l'exercice de leur activité (restaurant, fleuriste, glacier, etc.). Ces commerces doivent obligatoirement se trouver en rez-de-chaussée contiguë au trottoir convoité. Seuls les exploitants de bars ou restaurants peuvent prétendre à exploiter une terrasse, sur le trottoir et ils doivent pour cela posséder une salle en intérieur.
En second lieu, il est impératif d'obtenir une autorisation administrative de l'autorité propriétaire du domaine visé dite "autorisation d'occupation temporaire (AOT) du domaine public" pour installer sa terrasse (1).
A noter : l'AOT exige le paiement d'une redevance en contrepartie (2).
L'AOT répond à certains critères, et doit être (3) :
- personnelle : ne peut être utilisée que par le titulaire ;
- précaire : valable pour une durée déterminée ;
- révocable : peut être suspendue ou résiliée à tout moment.
Il peut s'agir :
- d'un permis de stationnement : si la terrasse n'a pas d'emprise au sol (ouverte et non fixée) ;
- d'une permission de voirie : pour une occupation avec emprise au sol ;
- d'un droit de place : pour installer un stand sur un marché ou dans les halles couvertes d'un marché.
La demande d'autorisation doit préciser (4) les coordonnées de l'exploitant, les caractéristiques de la terrasse et être assortie d'une copie de la licence d'exploitation ainsi que d'une attestation d'assurance pour l'occupation du domaine public.
La terrasse, une fois installée, doit répondre à un certain nombre de critères pour continuer d'être autorisée, tels que :
- ne pas créer de gêne pour la circulation du public piétonnier, notamment les personnes à mobilité réduite ;
- laisser un libre accès aux immeubles voisins et préserver la tranquillité des riverains ;
- respecter les dates et horaires d'installation définis par la convention ;
- respecter les normes applicables dans la profession ainsi que les règles spécifiques précisées par la commune.
A défaut d'avoir obtenu une autorisation, ou en cas de non-respect des conditions prévues par celle-ci, l'exploitant encourt une sanction pénale d'amende prévue pour les contraventions de la 5ème classe (1.500 euros), voire la résiliation de la convention (5).
A noter : un règlement communal peut autoriser les terrasses uniquement aux propriétaires de fonds de commerce, et non aux bailleurs.
Très réactif, pro et fiable. Merci