Au cours de sa vie, une entreprise peut être amenée à collecter un certain nombre de données de tous types pouvant toucher à des informations stratégiques relevant ainsi du secret des affaires. Avec l'évolution des technologies, la quasi-intégralité de ces informations est aujourd'hui stockée sur des supports informatiques.
Lorsqu'elle envisage de contrôler le respect des normes légales par une entreprise, la DGCCRF dispose de larges pouvoirs de contrôles et d'accès aux données de l'entreprise qui peuvent être définis et autorisés par le juge des libertés et de la détention lorsque la loi le requiert. Les agents contrôleurs peuvent alors être autorisés à saisir tous documents intéressants leur enquête, dont les fichiers informatiques (1).
Afin de garantir l'effectivité des opérations de contrôle, le secret professionnel n'est en principe pas opposable aux agents de la DGCCRF (2) qui peuvent donc saisir tous les documents utiles à leur enquête. Seules les correspondances échangées par l'entreprise avec son avocat peuvent échapper à l'enquête en vertu du secret des correspondances lorsqu'elles intéressent la défense de l'entreprise (3). Toutefois, il a été admis que ces documents puissent être saisis et qu'il revient au juge d'en autoriser ou non la consultation, notamment lorsqu'ils sont de nature à étayer l'enquête (4).
En outre, les agents de la DGCCRF sont eux-mêmes tenus au secret professionnel et ont l'interdiction d'utiliser ou de divulguer les informations qu'ils recueillent dans le cadre de leur enquête, cette garantie permettant de justifier un large accès à tous les documents de l'entreprise.
Enfin, la loi Hamon de 2014 a permis de renforcer les contrôles en matière de traitement de données à caractère personnel en permettant à la DGCCRF de venir au soutien de la CNIL pour vérifier le respect de la législation (5). Ces nouvelles attributions de la DGCCRF permettent donc de justifier que celle-ci dispose d'un accès aux données personnelles collectées par une entreprise.
Il y a donc très peu de limite aux pouvoirs d'investigation des agents de la DGCCRF, reste qu'en cas de contrôle a posteriori établissant que les agents ont eu accès à des documents couverts par le secret, il est possible de former un recours afin que ces documents soient restitués et ne puissent être utilisés pour étayer l'enquête.
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