Offre d'achat :
Pour signer une offre d'achat, le futur acquéreur doit avoir la capacité juridique de signer des contrats.
Pour être valable, l'offre doit être précise et contenir :
- la désignation du bien ;
- la date de l'offre ;
- le prix fixé par l'acheteur ;
- la durée de validité de l'offre.
Elle peut aussi indiquer :
- le plan de financement (apport personnel, prêts, prêt-relais, vente d'un bien pour financer l'achat...) ;
- le montant du dépôt de garantie remis au notaire à la signature du compromis de vente ;
- la date d'entrée dans les lieux souhaitée.
L'offre doit être envoyée au vendeur ou à l'agent immobilier par courrier recommandé avec avis de réception ou par mail (l'écrit électronique a la même force probante que l'écrit sur support papier, sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il émane et qu'il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l'intégrité).
Recours à l'égard de l'agent immobilier
L'agent immobilier est un intermédiaire professionnel qui permet de rapprocher vendeur et acheteur afin de conclure une transaction portant sur un bien immobilier. Il joue un rôle de mandataire, c'est-à-dire qu'il va agir pour le compte de son client, contre rémunération (1).
En conséquence, il est responsable de la bonne exécution du mandat qui lui est confié et doit ainsi répondre des fautes qu'il a commises dans l'exercice de sa mission lorsqu'elles causent un préjudice à son client (2). À cet effet, il est tenu de mettre en œuvre l'ensemble des moyens qu'il a à sa disposition afin de satisfaire à sa mission.
En l'occurrence, le fait d'avoir déposé trop tardivement une offre d'achat lui ayant été confiée dans les temps, est constitutive d'une faute ayant fait perdre à ses clients l'opportunité de se positionner pour acquérir le bien.
Dans la mesure où l'offre faite correspondait au prix proposé par le vendeur, la perte de chance d'acquérir le bien est réelle et s'analyse en un préjudice indemnisable dès lors que le mandat est régulier (3). Effectivement, le Code civil pose le principe selon lequel le contrat est conclu dès que l'acceptation parvient à l'offrant (4) et, la vente est parfaite dès lors que l'acheteur et le vendeur se sont entendus sur la chose et le prix (5).
Un recours est donc ouvert aux clients ainsi lésés qui pourront demander une indemnisation à l'agent immobilier - à l'amiable, et à défaut en justice -, sauf si celui-ci parvient à démontrer qu'il n'a pu raisonnablement parer à sa défaillance.
À noter : il est d'autant plus facile d'obtenir une indemnisation, que la faute de l'agent immobilier est présumée, du simple fait qu'il n'a pas réalisé sa mission (6). Il peut toutefois être intéressant d'avoir une preuve de la remise de l'offre à l'agent. Exemple : récépissé de remise en mains propres, ou recommandé.
Recours à l'égard du vendeur
En revanche, à défaut d'engagement des vendeurs envers les acquéreurs potentiels, ceux-ci ne pourront prétendre se substituer aux acquéreurs réels, sauf à contacter le vendeur pour qu'il se rétracte de la vente initiale (ce qui est difficile, mais pas impossible). En cette hypothèse, la marge de manœuvre reste faible au vu des délais et de la loyauté que le vendeur est tenu de respecter vis-à-vis de ses acquéreurs.
À savoir :
L'acheteur peut se rétracter tant que le vendeur n'a pas reçu votre offre, mais il ne peut passe rétracter pendant sa durée de validité.
Cependant, l'acheteur peut se rétracter après la signature du compromis de vente, dans un délai de 10 jours calendaires. Le vendeur ne peut pas se rétracter.
Rapport complet et bien expliqué. En tant que CSE et DS, je ne regrette pas mon abonnement