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Conflit avec ma hiérarchie. Absence de reconnaissance

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Visiteur

Le 22-04-2024 à 08:07

Bonjour,

Je suis actuellement en conflit avec ma hiérarchie

Cela fait plus de 5 ans que je n’ai eu aucune valorisation salariale individuelle. La faute a ma cheffe qui ne m’aime pas et me le fait bien savoir. Sa hiérarchie ne voulant pas prendre parti ni le désavouer, je n’ai aucun recours en interne pour entendre mes propos.

Elle m’accuse de certaines incompétences sur certaines actions. Quand je demande des faits factuels justifiant ses réponses je n’en obtiens jamais. J’ai même des preuves confirmant que ses allégations sont fausses. Elle me reproche même des tâches que je n’aurai pas commises alors même qu’elle a oublié de me les donner (je n’ai jamais eu de réponse écrite à ma défense).

Je désire dénoncer et faire condamner l’attitude passive de ma hiérarchie qui ne n’écoutera pas qu’il en soit et obtenir de façon rétroactive une revalorisation salariale. Cela me mine de plus en plus le moral et je vais au boulot la boule (et le cachet d’antidépresseur) au ventre. Jj’ai même inscrit noir sur blanc ma démotivation lors de l’entretien annuel 2023. Un an plus tard personne ne m’a demandé les motifs de ma démotivation ni comment ils pourraient m’aider. Je croyais que l’entreprise avait le devoir de faire en sorte que l’employé soit bien dans son poste et de faire le maximum pour y arriver.

J’ai sollicité un organisme syndical en interne pour tenter une médiation mais ma hiérarchie reste sur sa ligne de défense : on ne désavoue pas votre manager et peu importe vos preuves. Pour le syndicat rien dans l’entretien annuel ne justifie une absence de gratification.

Quels sont mes recours (prud hommes, inspection du travail,) ? Quels sont mes angles d’attaques ?
Merci par avance pour vos retours


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  • Moderateur

    Le 22-04-2024 à 09:18

      + 1000 messages


    Bonjour,

    Le point positif est qu'au fil des reproches qui ont eu lieu à votre encontre vous semblez avoir trace écrite dans le temps de vos contestations et demandes d'explications, sans jamais de réponses en retour, ce qui en plus des obstacles à un avancement de salaire rend compte au final de la perte de motivation dont vous avec fait part l'an dernier, jusqu'à un retentissement psychologique et un état mental de dépression qui a nécessité médicalement un traitement médicamenteux.

    Je pense qu'il conviendrait que vous voyiez un avocat spécialisé en droit du travail pour évaluer s'il y a matière factuellement à invoquer un harcèlement moral subi au travail. Il importera de réunir tout ce qui peut servir en tant que document d'appui, échanges textuels (courriels, SMS...), témoignages s'il y en a de certains collègues, arrêts de travail pour maladie, et au cas où vous auriez relaté au médecin du travail cette situation de souffrance et le retentissement sur votre santé vous pourriez ajouter copie de votre dossier médical de santé au travail (DMST).

    cordialement
    zen maritime

    0
    + -
  • Membre

    Le 22-04-2024 à 09:33

      + 1000 messages


    Bonjour,
    *
    Je croyais que l’entreprise avait le devoir de faire en sorte que l’employé soit bien dans son poste et de faire le maximum pour y arriver.
    Non, l'employeur doit veiller à la sécurité et à la santé de son salarié, pas à son épanouissement personnel ni à son confort. Autrement dit il ne doit intervenir que s'il y a un danger pour la santé du salarié.
    *
    Une augmentation salariale n'est pas de droit, sauf quand le salarié est payé en-dessous du minimum légal ou conventionnel.
    *
    Si l'avocat confirme qu'il y a des faits de harcèlement, vous pourrez envisager une procédure pour être indemnisé. Mais ce sera une indemnisation ponctuelle d'un préjudice, pas une augmentation rétroactive. Si vous attaquez votre employeur (et pas simplement votre supérieure) en justice, vous risquez de ne pas pouvoir rester dans l'entreprise. Même si vous gagnez, les relations risquent d'être irrémédiablement détériorées rendant vos conditions intenables.
    Moderateur

    Le 22-04-2024 à 10:49

    Bonjour,

    Quand vous dites à propos de l'employeur "il ne doit intervenir que s'il y a un danger pour la santé du salarié"... la notion de santé est à prendre autant au sens physique que mental, et l'article L4121-1 du Code du travail dicte à l'employeur de faire en sorte de la protéger.

    Il doit donc veiller à protéger l'équilibre psychologique d'un salarié dans ses conditions de travail puisque cela participe de sa santé mentale. 

    Cela comporte notamment des mesures en termes d'organisation du travail et en termes d'information dans l'entreprise

    L'article L1152-4 du Code du travail va plus loin sur la nature de cette information lorsqu'il s'agit de prévenir des agissements de harcèlement moral.

    L'employeur est notamment en charge de rendre connues les dispositions pénales (art. 222-33-2 du Code pénal) sanctionnant les "propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail du salarié susceptible (...) d'altérer sa santé physique ou mentale, de compromettre son avenir professionnel"

    Or l'attitude de l'employeur, telle que relatée par Tagazi, se borne à "on ne désavoue pas votre manager et peu importe vos preuves"... c'est faire peu de cas du Code du travail et laisser le middle management mener insidieusement un sapage de moral dégradant les conditions de travail et l'état de santé d'un salarié.

    C'était juste pour rappeler que l'on ne saurait minimiser la souffrance de quelqu'un au travail, ni dégager l'employeur de ses devoirs en soulignant que celui-ci n'a pas rôle d'assurer le confort ni l'épanouissement personnel de ses employés. 

    cordialement
    zen maritime 


    Membre

    Le 22-04-2024 à 11:39

    Oui, je suis d'accord qu'en cas de danger pour la santé mentale, surtout liée à du harcèlement l'employeur doit intervenir.
    *
    Mais j'ai l'impression que Tagazi a des attentes trop élevées. L'employeur pourrait ici mettre fin à l'encadrement "problématique" causant cette souffrance sans que Tagazi n'obtienne ni augmentation ni de reconnaissance pour son travail. Par "confort" et "épanouissement personnel" j'entendais simplement que l'employeur n'est pas tenu d'assurer des conditions de travail agréables à ses salariés, sans parler de "faire le maximum pour que le salarié soit bien dans son poste".
    *
    Je ne voudrais pas que Tagazi se lance dans une longue procédure avec l'espoir de voir son salaire revalorisé ou d'obtenir des conditions de travail agréables (et pas simplement "légales", autrement sans harcèlement ni autre forme de danger pour la santé mentale).
    Moderateur

    Le 22-04-2024 à 12:26

    Ce que je comprends c'est que d'être subalterne d'une cheffe qui depuis 5 ans multiplie les reproches et pointe des défaillances, semble-t-il sans fondement, et cela avec sinon la bienveillance du moins la neutralité de la direction, aboutit insidieusement à un effet d'accumulation sous une charge mentale où se mêlent sentiment d'injustice et dépréciation, jusqu'au sursaut exigeant aujourd'hui réparation.

    Ce sursaut n'est pas inhabituel lorsque notamment l'appui d'un médecin et du traitement de la dépression aide, au lieu de l'enfoncement et du renoncement, à retrouver l'élan d'agir. 

    Alors certes c'est maladroitement exprimé en visant d'obtenir "de façon rétroactive une revalorisation salariale" pour les 5 ans passés à se subordonner à une n+1 hostile et perfide.

    Mais certainement un avocat en droit du travail, mis en possession des éléments du dossier, saura évaluer si une action vaut d'être menée, à quel motif et dans quelle perspective de réparation d'un préjudice

    cordialement
    zen maritime
     
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