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Prestation compensatoire sur quelle base de revenue ?

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Visiteur

Le 09-07-2022 à 10:17

Bonjour,
Je vous expose les faits :
Monsieur est marié avec Madame depuis 14 ans. 2 enfants de 6 et 9 ans.
Les 2 sont fonctionnaires. L'un à un salaire de base de 2500 euro, l'autre un salaire de base de 1500 euro.
Monsieur est sous contrat temporaire et a un revenu de 10.000 euro mensuels (salaire de 2500 + 7500 indemnité) depuis 6 ans. Son contrat se termine définitivement dans un an.
Madame en congé parental depuis 4 ans a repris son travail à 1500 euro.
Ma question : si une prestation compensatoire devait être versée, le serait elle sur la base d'une différence 10000 / 1500, ou est ce que ça tiendrait compte du fait que le revenu de Monsieur baisse drastiquement dans un an ?
Monsieur laisse tout, bien immo à 200.000 et épargne à 70.000. Il ne pourra pas payer plus de 200.000 euro de prestation !
La procédure de divorce n'ayant pas commencé, serait il plus judicieux que Monsieur renonce à son contrat et retrouve un salaire équivalent à Madame ?
Avec mes remerciements.

 


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  • Membre

    Le 09-07-2022 à 12:32

      + 1000 messages


    Bonjour,
    Une prestation compensatoire se calcule au cas par cas, en fonction d'un nombre important de critères :
    - durée du mariage ;
    - "sacrifices" que l'un a pu consentir au profit du foyer ou de la carrière de l'autre (le cas classique est le conjoint qui abandonne son poste pour permettre à l'autre de faire une belle carrière, ou qui reste au foyer pour faire économiser les frais de garde des enfants) ;
    - différences de patrimoine (après la liquidation du régime matrimonial) ;
    - différences de revenus ;
    - droits en matière de pension de retraite ;
    - qualification et situation professionnelle (les deux époux semblent ici en mesure de subvenir à leurs besoins) ;
    - évolution prévisible de la situation (par exemple un des deux conjoints qui est en CDD, ou qui a un handicap qui l'empêchera à l'avenir de subvenir à ses besoins) :
    - faute éventuel d'un des époux (violences, adultère...) ;
    - l'âge ;
    - etc.
    La situation des deux époux est prise en compte lors du prononcé du divorce (et non pas lors du dépôt de la demande).
    Monsieur n'a pas intérêt à abandonner son contrat, car il y perdrait des revenus intéressants. Si Monsieur a un patrimoine bien plus important que celui de Madame, cela ne le dispensera pas de payer une prestation compensatoire si le juge l'estime nécessaire. Et a contrario, si c'est Madame qui possède un patrimoine bien plus important, Monsieur pourra quand même espérer toucher sa prestation compensatoire.
    Si le divorce n'est pas fait à l'amiable, Monsieur aura de toute façon fini son contrat avant que la procédure ne soit finie (si les deux époux sont motivés pour se disputer, ils seront encore mariés dans quatre ou cinq ans).
    200 000 euros de prestation compensatoire c'est important, cela indiquerait que Monsieur dispose d'un important patrimoine. Contrairement à ce que prétendent souvent les débiteurs mécontents, hommes ou femmes, la prestation compensatoire ne vise pas à "plumer" un des époux au profit de l'autre, mais à éviter que le moins fortuné ne pâtisse trop des effets du divorce.
    Elle n'est pas automatique, et peut même ne pas être accordée si les patrimoines sont à peu près équivalents, qu'aucun des deux époux ne s'est consacré à l'éducation des enfants au détriment de sa carrière et que les deux seront en mesure de subvenir à leurs besoins respectifs.
    Membre

    Le 10-07-2022 à 13:23

    Bonjour Isadore,

    Je vous remercie sincèrement pour votre réponse si complètes.
    Je vous confirme que Monsieur n'a pas d'autre revenu, ni Madame d'ailleurs. 

    Encore une fois mille mercis.

    Joseph alias le Monsieur.
    Membre

    Le 10-07-2022 à 17:17

    Je vous en prie.
    Un conseil : discutez de cela avec votre avocat (et si vous n'en avez pas, prenez-en un dès maintenant). Préparez un dossier avec tous les éléments en lien avec le patrimoine et les revenus du couple : bulletins de salaire, contrats de travail, titre de propriété des biens immobiliers, déclarations de revenus, relevés de comptes, contrat de mariage, contrats de crédits...).
    Réfléchissez aussi à ce que vous souhaitez comme modalité de garde pour les enfants : résidence principale chez vous ou chez la mère, garde alternée... Si vous ne souhaitez pas la résidence principale, il faudra définir vos prétentions en matière de DVH, et voir ce que vous proposez comme pension alimentaire ou partage des dépenses.
    La pension alimentaire n'est pas automatique, même en cas de disparité de revenus, et peut-être remplacée par une prise en charge majorée de certaines dépenses.
    Il faudra songer à faire définir précisément la nature des dépenses du type : scolaire, qui sont sinon entendues de manière stricte.
    Il ne faut pas oublier non plus que les enfants grandissent et font des études : il est bon d'anticiper sur le partage des dépenses liées à la vie universitaire (logement, tout ça), mais aussi sur l'arrêt de la pension (qui reste sinon dûe à l'autre parent jusqu'à un nouveau jugement, même après la majorité). On peut conditionner le versement de la pension à la production annuelle d'un certificat de scolarité et d'une copie de la déclaration d'impôt de l'enfant majeur. Il est possible de fixer un âge limite (par exemple : 25 ans).
    On peut aussi prévoir de verser la pension directement à l'enfant après sa majorité (chose qui est souvent mieux vécue par le débiteur si les relations sont tendues).
    +1
    + -

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